O Le Monde publicou um artigo sobre o sistema de rankeamento das universidade de melhor desempenho no mundo, dizendo que os responsáveis franceses ficaram irritados em ver que apenas duas universidades francesas figuram entre as 100 primeiras do mundo. Eles têm talvez razão em reclamar de um dos critérios de classificação: a atribuição de Prêmios Nobel.
Concordo em que se trata de um critério duvidoso, pois ainda que o comitê Nobel sueco se baseie em recomendações de um número importante de cientistas de cada setor da ciência premiado, sempre se tratará de um critério subjetivo, ou seja, a preferência de alguns quantos cientistas suecos (e alguns estrangeiros), digamos uns 50 no total (que suponho sejam consultados para definir os vitoriosos), sobre outros critérios mais objetivos de impacto de suas elaborações cientificas sobre a vida humana e a sociedade. Mas, isso existe mesmo nas citações, que se baseiam em preferências individuais.
Menos aceitável é o comentário de um reitor francês, que disse que "D'autres classements ont émergé qui valorisent d'autres aspects des universités comme la formation ou l'attractivité pour les étudiants."
Ora, isso não quer dizer absolutamente nada. Como medir a formação dos estudantes senão pelas publicações de impacto, que só surgem quando (e se) eles são pesquisadores que divulgam coisas novas? O que quer dizer "atratatividade"? Viver na França, em Paris, especialmente, é mais agradável do que num campus americano, mas seria preciso medir a produtividade do trabalho (volume de leituras, seminários presenciais e participativos, etc), não esse critério subjetivo da atratividade.
Não preciso dizer que nenhuma universidade brasileira entra nas 100 melhor colocadas.
Paulo Roberto de Almeida
Un palmarès qui irrite mais qui a su s'imposer
LE MONDE, 31.10.09
En peu d'années, ils se sont multipliés. Pas moins de six classements mondiaux cohabitent aujourd'hui. Aux côtés des plus officiels, vivotent d'innombrables "hits" proposés par des journaux. Et pourtant, un seul fascine, celui de Shanghaï.
Publié en 2003 sur Internet par deux chercheurs de l'université Jiao Tong, ce classement avait à l'époque pour objectif de permettre un étalonnage du niveau des universités chinoises sur celui des meilleures mondiales, et plus spécifiquement des américaines. Pour cela, Nian Cai Liu et Ying Cheng ont classé les universités en utilisant six critères qu'ils estiment "objectifs et facilement vérifiables" (bibliométrie, publication dans Science et Nature, index de citations de chercheurs, nombre de Prix Nobel et de médaillés Fields -anciens et actuels-, et le ratio de ces critères en rapport avec la taille des établissements )
En France, la publication de la première édition de ce classement a été une douche froide. Avec à peine deux établissements dans le Top 100, la France est ressortie humiliée du grand bain mondial. "Sa publication a produit un électrochoc dans notre communauté, confirme Guy Couarraze, président de Paris-XI, mais, depuis, nous le prenons avec prudence. D'autres classements ont émergé qui valorisent d'autres aspects des universités comme la formation ou l'attractivité pour les étudiants."
Fondé 2004 en partie sur la "réputation" des établissements auprès des universitaires et des employeurs, le principal challenger de Shanghaï est le classement du Times Higher Education, publié le 8 octobre dernier dans l'indifférence générale...
La force du classement chinois réside en fait dans sa lisibilité. "Au prix de simplifications qui altèrent l'interprétation", estime Joël Bourdin, sénateur qui a, l'an dernier, consacré un rapport à ces classements d'universités. En France, il a surtout permis à la classe politique de s'emparer du sujet. Dans un article très critique publié l'an dernier, le professeur de l'université du Québec à Montréal, Yves Gingras, jugeait que "les acteurs qui veulent réformer le système universitaire se servent de ce classement de façon opportuniste pour justifier leurs politiques. En fait, il est même probable que dans l'éventualité ou les universités françaises se seraient très bien classées, il aurait été plus difficile de justifier les réformes actuelles."
De fait, le 16 décembre 2005, lors de la présentation de la loi créant les pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES), Gilles de Robien, alors ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, déclarait au Sénat : "Si tous les PRES annoncés aujourd'hui se mettent en place, par simple effet "mécanique", la France fera un bond dans le fameux "classement de Shanghaï". Sept de nos pôles y figureraient, contre trois universités aujourd'hui."
"Pour la mise en place des PRES, le classement de Shanghaï a été un accélérateur", confie aujourd'hui l'un des initiateurs de ce projet. "Même si certains critères sont douteux, ce classement a permis à tous de constater l'éclatement de notre système d'enseignement supérieur et de recherche et de convaincre qu'une coopération plus étroite était nécessaire."
Reste que le poids médiatique de ce classement irrite. "Il n'y a vraiment qu'ici que l'on se soucie de ce classement. Il ne classe pas des universités en tant que telles, mais se contente de mesurer leur effort en matière de recherche en utilisant des critères bizarres, comme le nombre de Prix Nobel. Franchement, je ne comprends pas !", s'emporte Monique Canto-Sperber, la directrice de l'Ecole normale supérieure.
Après s'être appuyé sur Shanghaï pour réformer, l'Etat promeut l'idée de doter l'Europe de ses propres classements avec des critères fidèles au modèle universitaire européen. Dès 2010, l'Union européenne devrait proposer une "cartographie" des meilleurs établissements en ingénierie et en économie. Si informative soit-elle, cette "cartographie" risque d'avoir du mal à rivaliser avec la lisibilité d'un classement.
Philippe Jacqué
Article paru dans l'édition du 01.11.09
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