A futura primeira-dama do Japão nasceu em Shangai, mas foi durante a ocupação japonesa dessa grande cidade chinesa (em 1943). Cabe conhecê-la, em todo caso, o que fazemos por esta matéria do Figaro.
Japon : la nouvelle première dame «mange le soleil»
Alain Barluet
Le Figaro, 15/09/2009
PORTRAIT - Le cyclone Miyuki déferle sur le Japon. Ce prénom féminin ne désigne pas le dernier tsunami, mais la femme du nouveau premier ministre, qui prendra ses fonctions mardi. Son caractère excentrique défraie la chronique nippone.
C'est peu dire que dans un pays où la plupart des épouses, a fortiori celles des politiciens, ont une fonction essentiellement décorative, Miyuki Hatoyama ne répond pas aux canons traditionnels.
Son mari, Yukio, va prendre les rênes du gouvernement, après la victoire de son mouvement, le Parti démocrate du Japon (PDJ), aux élections législatives du 30 août. Un scrutin historique puisqu'il a mis un terme à la longue suprématie des conservateurs qui tiennent le pouvoir depuis l'après-guerre.
À 66 ans, la future première dame n'a pas attendu cette échéance inédite pour se faire connaître. Les téléspectateurs japonais connaissaient déjà cette ancienne actrice passionnée par l'art de vivre, une notion dont le public nippon, soucieux de s'extraire de la gangue du conformisme, est désormais si friand. On la voyait fréquemment sur le petit écran donner des conseils culinaires, vestimentaires ou de décoration. Car Miyuki Hatoyama se dit «compositrice de sa vie». Il semble bien, en tout cas, que son sourire, son charme et son caractère extraverti soient des atouts maîtres pour son chef de gouvernement de mari, à l'allure plutôt conventionnelle.
Prêtresse «new age»
Les lecteurs la connaissaient aussi pour ses livres de cuisine macrobiotiques, notamment ses fameuses Recettes de nourriture spirituelle hawaïenne. C'est précisément son engouement immodéré pour la spiritualité qui lui vaut aujourd'hui une notoriété portée au zénith. Il faut dire qu'en matière de «spiritualité», Miyuki Hatoyama ne fait pas dans la demi-mesure. Lorsque les micros se tendent, elle se mue en effet instantanément en prêtresse «new age», parlant de ses «voyages interplanétaires» et évoquant ses «petits déjeuners solaires» !
«Je mange le soleil», a-t-elle ainsi raconté récemment en levant les bras au ciel comme si elle voulait s'emparer d'un astre imaginaire pour le déguster. «Je mange le soleil, j'aime cela, miam, miam, miam… Cela me donne énormément d'énergie. Mon mari en prend aussi.» On comprend aisément qu'avec de tels propos, la mirobolante Mme Hatoyama a aussitôt mis les médias en transes. Bien plus que ne l'a fait son terne mari, dont les experts en communication se frottent aujourd'hui les mains.
Mais la presse à grand tirage et la télévision ne sont pas au bout de leurs surprises. Dans un de ses livres, intitulé Les choses très étranges que j'ai rencontrées, Miyuki Hatoyama explique comment une nuit, il y a vingt ans, elle a été enlevée par des extraterrestres voyageant à bord d'un vaisseau spatial triangulaire… «Tandis que mon corps dormait, mon âme a été propulsée sur Vénus », écrit-elle dans cet ouvrage publié l'an dernier, mais que les élections ont placé sous les feux de l'actualité. «C'est un endroit très beau, et très vert», précise-t-elle encore.
Ex-actrice et «rechargeuse de batteries»
Née à Shanghaï en 1943, à l'époque où l'armée impériale occupait la Chine, Miyuki Hatoyama a grandi dans la ville portuaire de Kobe, au centre de l'Archipel. Dans les années 1960, elle joue pendant six ans sur la scène du célèbre Théâtre Takarazuka, une sorte de revue kitsch très populaire au Japon, où tous les rôles sont interprétés par des femmes. Elle s'installe ensuite aux États-Unis avec son premier mari, un restaurateur japonais. C'est là qu'elle rencontre Yukio Hatoyama, héritier d'une riche lignée de politiciens, alors étudiant à l'université de Stanford. Ils se marient en 1975. Leur fils unique, Kiichiro, 33 ans, est ingénieur. Il travaille à Moscou comme chercheur. Curieusement, les médias ont surnommé le futur premier ministre l'«alien» ou encore l'«extraterrestre», pour ses airs las et déphasés de Buster Keaton nippon.
Miyuki a entrepris de le «relooker». Elle avait déjà la réputation de confectionner elle-même ses vêtements, notamment une jupe réalisée avec de la toile de jute provenant d'un sac de café. Désormais, elle a également pris en charge la garde-robe de son mari et serait à l'origine de sa coiffure bouffante dont elle s'occupe, paraît-il, tous les matins. «Mon mari est un homme ordinaire dans la vie de tous les jours», confiait-elle récemment en dévoilant la passion de son conjoint pour les films animaliers et les biscuits salés à la crevette. Elle affirme aussi qu'ils ne parlent jamais politique entre eux et qu'elle lui fait souvent un massage des pieds, après une journée éreintante. Le traitement est de toute évidence apprécié par l'intéressé, ce dernier n'étant pas avare de compliments. «Je me sens soulagé en rentrant à la maison, elle recharge mes batteries, c'est mon soleil», se félicitait récemment Yukio Hatoyama.
Elle estime avoir pu concrétiser tous ses rêves jusqu'à présent. «Les rêves deviennent réalité si vous y croyez vraiment», disait-elle, il y a peu, après avoir vu en songe qu'elle réaliserait un film à Hollywood. L'acteur principal ? Tom Cruise, qu'elle déclare avoir rencontré dans ses pérégrinations intergalactiques. «D'ailleurs, il était japonais dans une vie antérieure», précisait-elle tout à fait sérieusement. L'histoire ne dit pas s'ils se sont croisés lors d'une réunion de l'Église de scientologie…
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